Les grandes manoeuvres militaires

22 septembre 1893, Le Petit Parisien

Petit parisien

Gallifet et le canasson récalcitrant

D'après retronews, journal l'antijuif 25.12.1898

Le "vainqueur" de Valmy

Le général Brugère aux manoeuvres en 1893 (...) et les gaffes

"Le mouvement tournant, bien que tardif' a déterminé la retraite de l'ennemi sur une forte position au Nord de Brabant en Argonne. C'est là que le lendemain matin l'intrépide Brugère se porpose de lui donner le coup du lapin, pour le mener, tambours battant, jusque sur le terrain où, après la victoire finale, le général de Gallifet, grand juge de la manoeuvre, passera la revue des vainqueurs et des vaincus sur le champ de bataille.

Gallifet et le canasson récalcitrant

 

Le lendemain, 24 septembre, ce programme est exécuté avec l'entrain et le brio des journées précédentes. La revue est superbe et les troupes des deux partis défilent avec une rare perfection malgré l'ondée.

Aprés le défilé, le général de Gallifet réunit les officiers pour leur adresser force compliments, agrémentés de légères critiques.

Le général Brugères, qui a gardé un air modeste, prend ensuite la parole pour improviser à son tour un petit boniment, préparé avec soin.

"Mon Général, Messieurs, C'est avec un légitime orgueil que..."

Brugère continuait lorsque tout à coup, le cheval de Gallifet, endormi sans doute par tant d'éloquence, se roule et étale son cavalier sur la terre mouillée. On se précipite pour relever cheval et cavalier; celui-ci tout penaud, secoue son uniforme. Il n'y a pas de mal.

Mais quelle lubie a eu ce canasson! S'est-il endormi vraiment, ou bien a-t-il voulu punir son maître d'un propos offensant pour les chevaux d'armes, tenu un instant auparavant: "Faites de la bicyclette, messieurs, faites de la bicyclette, avait dit Gallifet; l'année prochaine, je visiterai les avant-postes en bécane..."

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