Brabant pendant la grande guerre 14-18

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Nos soldats, carte postale de la rue du Brouet

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 BRABANT en 1914

 Les Allemands entrèrent dans Brabant le 4 septembre 1914. Quelques temps auparavant les troupes francaises avaient recu l'ordre de rétrograder.

 

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Les batteries de canons francais, placées à Ste Anne, couvraient la retraite des Francais.

Une partie de la population avait évacué Brabant, mais néanmoins 80 personnes avaient décidé de rester dans leurs foyers.

Les Allemands firent vivre un véritable cauchemar aux habitants restés sur le village, pillant les caves à la recherche de vin et les greniers pour se procurer de la nourriture.

                                             Ci dessous la maison de Jules Coyard incendiée le 14 septembre 1914 à l'aurore par les "boches".

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Ils demandèrent avec insistance sous la menace de leurs armes à Mrs Victor Rouyer et Arthur Coyard de les emmener dans la cave de Mr Le Curé à la recherche du vin de messe. Mobilisé en temps qu'infirmier, ce dernier avait pris soin de le dissimuler avant de partir. Bien sur ils ne trouvèrent rien!

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Monsieur le Curé, l' abbé Hussenet ,ici dans la cour du presbytère, Il avait caché son vin dans la chapelle du curé d'Ars (qui se situe au fond de l'église). Il fut content de le retrouver à son retour.

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Histoire de l e batterie d artillerie de campagne 323e fusil en position au dessus de brabant poste d observation allemand dans l argonneHistoire de la batterie d' artillerie de campagne 323e- fusil en position au dessus de Brabant. poste d'observation allemand dans l'argonne

 

Tous les outils pouvant leur être utiles (pioche bêche etc...) furent confisqués par les Allemands.

Ils obligèrent le Maire, Mr Clément Lepetitcollin, à démonter le coq de l'église, ainsi qu'une girouette placée sur la maison Ferquel, le soupçonnant de les utiliser pour envoyer des signaux aux troupes françaises.

Le Maire Clément Lepetitcollin qui remplissait les fonctions de Maire pendant cette occupation fut "emmené sans motif par les boches à Rarécourt et attaché à l'affut d'un canon".

Craignant pour sa vie, il fut libéré et dû rentrer au village à travers champs au risque d'être arrêté et considéré comme espion.

Les "boches" disposèrent des pièces de canons,dont une au cimetière après avoir scié des sapins qui servirent à la construction d'un abri souterrain.

Les troupes Françaises répondaient coup pour coup et c'est au cours d'une de ces répliques qu'un obus tiré par les batteries Françaises tomba sur la conduite d'eau qui alimentait les fontaines du village, privant ainsi les Allemands d'eau pour abreuver leurs chevaux.

Devant la colère de ces derniers, les réparations furent effectuées sans tarder.

Le 14 septembre 1914, les Allemands quittèrent Brabant, au grand soulagement de la population: La défaite de la Marne avait poussé l'envahisseur à se replier.

 

 Les habitants retrouvèrent leurs foyers à leur retour, dans des états de délabrement assez inexplicables. Les Allemands avaient démonté portes et fenêtres pour construire des abrits de fortune dans les bois de Brabant.

Ce que les habitants de Brabant ne savaient pas c'est que 2 ans plus tard ils devraient de nouveau évacuer mais cette fois pour une durée beaucoup plus longue!

 Ce récit est tiré de témoignages récoltés par l'Abbé HUSSENET Curé de Brabant à son retour de mobilisation en octobre 1914.

Brabant village                                                                                Soldats dans la Rue principale "Des Brouets"

 

 

 Extrait d'un journal du Sergent Marchand Désiré du 131 ème RI d'Orléans. Né le 21/02/1881 à St Pérvy dans le Loiret.(L'enfer au quotidien) carnet de route

"8 novembre 1914: Départ de Les Islettes à 7h00 pour Brabant en Argonne, par la route de Clermont- en- Argonne. Cette petite ville est presque complétement incendiée sauf l'hopital où se trouve de nombreux malades et blessés, ainsi que l'état major du 5ème corps d'armée. A Brabant, nous sommes logés chez de bons vieux Lorrains qui font leur possible pour nous être agréables, comparativement à celles que nous venons de passer dans les tranchées de l'Argonne. Nous pouvons nous nettoyer un peu.

9 novembre 1914: Nous passons la journée à Brabant dans les mêmes conditions que la veille. Dans l'après midi, je visite d'anciennes tranchées allemandes, faites à coté de l'église, en haut du village  .Travaux remarquables, effectués dans un terrain difficile et pierreux; abris solides à l'épreuve des obus. Ce village qui a été peu bombardé, parait pauvre mais bien éclairé à l'electricité. La" Cousance " l'arrose."

Rue principale

                                                                                                                                 

Soldats dans la rue des Brouets

 

Récit Tiré du carnet de guerre de Joseph Guimard, né en 1891 affecté au 141ème RI à Marseille lors de ses cantonnements à Brabant -en- Argonne.

Transcription de quelques passages:

"Mercredi 21 novembre 1914; Matin à Dombasle et l'après midi nous allons à Brabant où deux compagnies sont cantonnées. Le bataillon est rassemblé au cimetière de ce village.

Les gradés sont rassemblés et le capitaine Adam, chef de bataillon nous fait reconnaître nos emplacements de 2ème ligne en cas de replis.

Les Allemands qui ont occupé ces parages, y ont fait de fort belles tranchées, toutes reliées entre elles par des boyaux de communication en zig zag (Au dessus de l'église)

Durant cette visite, le général Gasq passe et nous annonce que les Allemands à court de munitions emploient des obus de mauvaise qualité et paraissent tirer moins souvent.

Le soir, nous retournons à Dombasle pour y passer la nuit.

Vendredi 25 décembre 1914; A minuit, nous sortons, allons à la messe, l'église est pleine de monde.(Brabant). Nous descendons au cantonnement, mangeons le saucisson, jambon, quelques rasades de vin et on dort. Vers 9 heures, je me lève, je vais toucher les vivres. La journée se passe bien.

Jeudi 7 janvier 1915; La pluie.  Départ probable demain.

Il paraitrait que les Russes ont remporté une belle victoire. De notre coté, les Allemands se seraient fichés dans les fils de fer et auraient subi quelques pertes. Le 82e est passé ce matin à Brabant, tous étaient dans un état déplorable, depuis 25 jours au moins, ils étaient dans les tranchées du côté de Vauquois

Mercredi 20 janvier 1915; La pluie a fait place à la neige qui étant gelée ne disparait pas encore dans les champs et dans les bois. Le cantonnement est glacial.

Jeudi 21 janvier 1915; J 'apprends avec tristesse la mort de mon meilleur ami Duviol. Il a été tué par un obus dans une tranchée au mont Ailleux. J'apprends également la mort du Maire de Clermont Mr Balestier."

 

 

 

Jpgdessin collection la contemporainenanterre dr                 Dessin de soldat octobre 1917, collection La contemporaine Nanterre (DR), dessin d'une maison détruite proche du presbytère. Elle n' a jamaie été reconstruite, on peut encore voir ses fondations

 

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           Une ferme détruite par les obus allemands

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                                                                                      Les ruines rue du Fays après les bombardements

        PHOTO DE NOS SOLDAT A L' ENTREE DE LA ROUTE DE RECICOURT

Guerre

 

                                                                                       Photo prise en 1915 dans la rue des Brouets

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                                                                                Brabant en 1916

               Quelques extraits pour faire ressentir l'atmosphère qui régnait a Brabant.

               " Le 29 février 1916, le 19e DI  Le GDB (Brancardiers) en provenance de Jubécourt s'installe à Brabant.(Bois du Fays) Il reçoit les blessés venus du front, leur apporte les premiers soins et les oriente vers les hôpitaux militaires en arrière du front. Beaucoup de soldats n'auront pas le temps d'être évacués car trop gravement atteints. 56 soldats mouront sur le sol de Brabant pendant cette guerre dont 40 au cours de l'année 1916.

                Le 10 avril, Brabant subit un 1er bombardement au nord de l'église sur la route de Récicourt.

                Le 11 avril, 2ème bombardement : Un obus éclate dans le bureau de la gestion et sur la popote du régiment.(déménagement provisoire route de Brocourt)

                Le 12 avril, nouveau bombardement à deux reprises aux alentours de la route de Dombasle, au cours de la journée et de la nuit.

                Le 13 avril bombardement à deux reprises. (Ordre de cantonner au bois Lecomte. Une baraque Adrian est mise à la disposition des officiers.)

                Le 25 avril, le bivouac au bois Lecomte est bombardé par une escadrille d'avions.

                Le 5 mai, le 19e DI quitte Brabant pour Auzéville."

                D'après les carnets de campagne du régiment

                                                                                         Retouchetombes auto x2                                                                                                      Tombes provisoires des soldats morts au combat

 

                  Au cours de cette terrible guerre Brabant perdit huit de ses enfants morts aux combats

                           Blaise Cyrille Prosper:  Né le 12/03/1895  à Brabant- en- Argonne ;du 4e bataillon de chasseurs à pied  mort à Ypres en Belgique le 26/04/1915.Sa tombe malgré les recherches ne fut pas retrouvée.  Il était le frère de Mr Emeril Blaise; Adjoint au Maire de Brabant avant le regroupement avec Récicourt et Brocourt. Un autre frère Adolphe Gaston né le 14/07/1893 est mort lui aussi à 29 ans des suites d'une maladie pulmonaire due aux gaz en 1922.  Son nom ne figure pas sur le monument aux morts

                           Minofflet Henri : Né en 1881à Brabant- en-Argonne, du 161e régiment d'infanterie mort à Lamorville Spada le 22/09/1914 à 33 ans.Il laissa une veuve et deux enfants.(Yvonne et Roger).Il est enterré à Brabant dans une tombe familiale.

                           Rosemuller Gabriel:  Né le 30/01/1884 à Brabant- en- Argonne.Soldat du 164e RI.6ème Compagnie.A été grièvement atteint le 22 mai 1917 ,en relevant les blessés sous les violents bombardements. Décèdé des suites de ses bléssures le 25/05/1917 à l'hopital d'évacuation n°1 à Bouy dans la Marne  .En mai 1917 le 164e R I est sur la crête du Mont Haut (Monronvllliers).  Du 20 mai au 5 juin, Le régiment a perdu 12 officiers dont 4 tués ;810 hommes de troupe dont 160 tués .Excellent brancardier,brave au feu,bel exemple pour ses camarades.

                           Rouyer Gabriel:  Né à Brabant- en- Argonne le 24/07/1895 . Caporal au 16e bataillon de chasseurs. Tué le 9/04/1916 à Cumières dans la Meuse. Après la guerre, sa mère ,( Pierron Marie Ernestine) épouse ( Rouyer Victor) a fait don d'un joli petit hôtel sur le thème de la guerre en souvenir de son fils ( Gabriel Rouyer) et de son gendre (Henri Minoflet) mort pour la France .Ce petit hôtel se trouve dans l'église à droite en entrant

                           Collinet Jules;  Né en 1893 à Brabant-en-Argonne mort en brave le 9 septembre 1914 à Rembercourt aux pots en entraînant ses camarades à l'assault. (La Vaux Marie).Inhumé provisoirement  à Rembercourt.puis transferé à Brabant en Argonne.(tombe de famille) Le 24 aout 1914, il a donné un bel exemple de dévouement en allant ,sous la mitraille ,relever son capitaine grièvement bléssé.Grand père de Guy Collinet Maire D'aubréville en 2017 et Vice Présidant du Souvenir Français du Centre Argonne

                           Dagonville Adrien:  né à Brabant-en-Argonne le 7/05/1879 . Soldat du 45e Régiment d'infanterie territorial . Mort le 24/08/1914 à Longwy (54) au cours de la bataille des frontières

                           Guichard Ernest:  Né à Brabant- en- Argonne  le 24/02/1883. Soldat au 366e R I. Mort le27/04/1915 à Hennemont ( 55)

                           Mathieu Adrien : Né à Brabant- en- Argonne le10/04/1881 .Soldat du 154e R I, 8ème Compagnie Mort .Tué le 22/08/1914 à Fillière (54) Bataille des frontières.Ce fut la une des journées les plus meurtrière de l'histoire de France .80000 soldats français sont touchés dont 25000 morts .Les autres sont des blessés ou disparus

Année 1915, photos du Lieutenant Pierre Louis Muzard

                 1 groupe officiers mairie 1915

27 juillet 1915: photo prise par le lieutenant Pierre Louis Muzard lors d'une réunion d'officiers à l'intérieur du logement de l'instituteur

                2 mairie 1915

                                                    Quelques officiers conversent devant la mairie

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                        Potager créé pour tromper l'ennui de ses hommes (27 juillet 1915)

Ecrits du lieutenant Musard 1915, extrait de ses carnets de campagne

14 juin 1915. Notre déplacement à Brabant s’effectue sans trop d’encombre, naturellement nous trouvons un cantonnement infect et pourri, des cartouches à profusion dans les granges (3000) laissées là par le 3e de ligne.

Le village est gai, beaucoup d’eau et par suite la fraîcheur, alors l’on se prend à souhaiter un assez long séjour dans ces lieux enchantés, favorisés des Dieux comme dit Duclos. Eux sont toujours à Breux campés avec leur TR et dans une triste et pénible situation m’écrit-il.

18 juin 1915. Je me délasse et savoure un repos d’une journée après la fatigue d’hier, on pêche à la ligne, promenade à cheval, à pied, rêveries dans les bois. Le silence est solennel et l’on oublie que c’est la guerre. Brabant ne donne du reste pas l’impression d’une ville d’armes, entourée de bois, avec une rivière qui coule entre quelques prairies peu fertiles, ce hameau ressemble bien plus à un château pour la beauté du site dans lequel il est contenu.

22 juin 1915. Toujours tranquilles et isolés vivons heureux et cachés à Brabant. Heureux ? s’entend par moins malheureux que beaucoup d’autres, loin des ennuyeurs très nombreux par ces temps de stationnement.

Encaissé dans un vallon à trois pentes, frais par le petit ruisseau qui y coule, ce petit village nous donne l’impression d’une villégiature ; nous y sommes seuls avec une batterie de montagne, alors c’est la paix relative : le matin ravitaillement à Dombasle, distribution l’après-midi aux unités c’est réglé et régulier comme dans une garnison ; plus de taube, plus de marmites c’est presque l’ennui parmi tant de tranquillité.

27 juillet 1915. Je fais préparer un jardin potager, l’aménagement me distrait et me permet de distraire les ordonnances.

28 mai 1916. J’ai l’occasion de revoir Brabant, Dombasle et Récicourt. Quelle désolation et quelle impression de tristesse on ressent à la vue des ruines de ces pays que l’on connut encore riants malgré l’occupation de la troupe. Dombasle et Récicourt sont presque entièrement détruits, chaque jour de nouveaux bombardements accentuant les dégâts précédents. Partout dans ces villages aux ruines s’ajoute le pillage qui fut pratiqué par les soldats sans aucun profit pour eux dans la plupart des cas ; les armoires à linge vidées, les carreaux et tableaux brisés, c’est lamentable.

Photos de Brabant pendant la grande guerre (fonds des albums Valois)

Panorama du village, 13/07/1916: (Cantonnement de dépot divisionnaire de la 68e DI )Retoucheecapturebrabant 2 auto x2

 

Musique du 91e RI, le 15/07/1916

15/07/1916

Sur la place de la mairie, concert donné par la musique du 91e RI, 15/07/1916

15.07.1916

 

Cantonnement du dépôt divisionnaire de la 68e DI, 15/07/1916  à Brabant en Argonne

15.07.1916

 

Campement du train de ravitaillement du dépôt divisionnaire de la 68e DI, 18/07/1916 à Brabant en Argonne

18/07/1916

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                            1916: Un cantonnement au bois du Fays à Brabant en Argonne

                                             Cuisine des officiers

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   Officiers de la 68e DI. Rue de l'église . Juillet 1916

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Autres photos de Brabant pendant la guerre

     Brabant

Ruines à Brabant après un bombardement

 

 

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Rendez-vous de nos soldats à la cabane de chasse, Brabant- en- Argonne (bois Lecomte)

 

 

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Soldats français du 30e Régiment d'Infanterie Territoriale (RIT) en Argonne  recréant une attaque. La photo a été prise à Brabant en Argonne. Au moment de cette photographie, le 30e RIT tenait les lignes du "Four de Paris" et de la "Forêt de la Gruerie" au sein du saillant d'Argonne. Le régiment servait de réserve mais aussi de renfort lors d'une offensive ou d'une attaque. Le "Régiment d'Infanterie Territoriale" français était composé d'hommes dans la trentaine et la quarantaine, dont beaucoup étaient d'anciens militaires, certains de leurs officiers ayant même combattu dans la guerre franco-prussienne de 1870.

Anecdote amusante : l'un des surnoms donnés à ces hommes par les officiers et les jeunes soldats était "Les Papa's" (The Daddy's)

 

 

 

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1916: Brabant en Argonne: Camions du train de munitions Losth au premier plan; prisonniers allemands en arrière-plan

Train regimentaire mars 17 22 1      Train régimentaire, Lieutenant Flandin Mars 1917, photo d'imagesdéfense.gouv.fr                           

 

Infirmerie voiture medicale 21 1         L'infirmerie et le voiture médicale 5 avril 1917, Lieutenant Xapeyre, Brigadier infirmier Créyol, Infirmier Sanouil, photo d'imagesdéfense.gouv.fr   (photo prise devant le 35 rue des Brouets)

 

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55e RAC: Poilus et photographe à la popotte de l'Etat Major Brabant en Argonne. (photo prise devant le11 rue des Brouets)

 

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A la popote de l'Etat Major Brabant en Argonne. (photo prise devant le11 rue des Brouets)

 

Avions et "saucisses"

 

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www.anciens-aerodromes.com

 

Un aérodrome mis en place pendant le première guerre mondiale sur les terrains de Brabant (en haut du bois Lecomte)

 

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Un "drachen", ballon utilisé pendant le première guerre mondiale comme ballon d'observation. Les français le surnommaient "saucisse".

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Ce ballon  sous lequel était accroché une nacelle servait à l'observation.On y mettait aussi une mitrailleuse pour se défendre le cas échéant.

Les Allemands possèdaient eux aussi le même genre de ballon et assez ressemblant. Seule la forme était un peu différente.

Photo prise à Brabant- en- Argonne

 

 

"Du 1er au 18 avril 1916, le ballon a été mis à la disposition de l'artillerie de position française, attachée à la 2ème armée britannique. Il a procédé à plusieurs réglages de contre-batteries, ainsi que sur points de tranchées ennemies. Le 19 avril, la 30e se déplace, en partie par la route (75 hommes et 160 tubes d'hydrogène) et en partie par chemin de fer à destination de St-Dizier. Le 23 avril, elle bivouaque au campement du ballon, installé à 500 mètres au Nord de la route de Brocourt-en-Argonne et Brabant et à mi-chemin entre ces deux villages. Du 23 avril au 22 mai, le ballon a été mis à la disposition de l'artillerie du 9ème corps d'armée (affecté à la 2ème armée)." extrait de historique de la 30e compagnie d'aérotiers, albindennis.free.fr

 

 

Poilu1 3                        dessin de poilu 1916

 

Le récit qui suit, est tiré d'un des trois carnets de guerre du sapeur Beauchemin Auguste Constant 4ème Génie Compagnie 8/57  (2ème carnet) lors de son cantonnement à Brabant- en-Argonne entre le 24 avril 1916 et le 26 juin 1916. Passionné par l'aviation, il décrit avec précision les mouvements aériens autour de Brabant et des champs de bataille à proximité.

Dans ses écrits, il parle aussi de son quotidien, mais je me suis permis de ne tirer que les extraits qui ont attrait à l'aviation .

 

Lundi 24 avril 1916: Temps splendide Avions de tous côtés." Boches" canonnés mais viennent quand même espionner

Plusieurs coups de mitrailleuse échangés entre avions Français et" Boches". On voit pas de chasse taubes, seulement" Farman "et "Caudron."

Après midi: Remarque"Boche"audacieux, malgré violente canonnade.Passent les lignes et évoluent jusqu'à Clermont. Nombreuses saucisses. On voit aussi celles des "Boches". Pas d'avions de chasse Français. On voit toujours" Farman "et" Caudron "à faible hauteur.

(Farman,Caudron et Voisin) Avions français de la 1ère guerre mondiale.

Mardi 25 avril 1916: En allant promener, je vois un petit entonnoir produit par des bombes à côté de Brabant.

Toujours des saucisses et avions canonnés. On voit peu d'avions Français canonnés par les" Boches".

Aprés midi: Toujours des avions "Boches" canonnés.

Mercredi 26 avril 1916: Avions "Boches" canonnés et mitraillés par les notres.

Avions volent toute la nuit. Surtout "Voisin"que je reconnais au bruit des moteurs. Petits projecteurs avec lesquels ils éclairent le sol. Ils ont feu rouge aile droite et feu vert aile gauche. Se font des signaux avec projecteurs.

Eclatement d'obus, fusées éclairantes, lueurs départs pièces. Entends plusieurs aéros "Voisin" passer, en traversant les lignes. Les "Boches" les canonnent et leur envoient fusées ressemblant à une envolée d'oiseaux lumineux. Avons vu passer à Brabant 2ème tirailleurs, 2ème Zouave formant la 37e division.

Jeudi 27 avril 1916: 8h30  Hier un avion "boche" abattu sur Vauquois à coups de canon, certains d'entre nous l'ont vu tomber, et cette nuit en allant au ravitaillementont vu zeppelin aux Islettes, c'est pour cela que les projecteurs donnaient.

Avions "Boches" canonnés et mitraillés par" Farman" et "Caudron."

Midi: Toujours duel entre aéros et aéros et entre aéros et canons.Trois avions "Boches" canonnés alors qu'ils veulent attaquer saucisse, mais celle-ci, les met en fuite avec sa mitrailleuse.

Aujourd'hui on remarque "Caudron" et" Farman" attaquent avions éclaireurs"Boches".

Vendredi 28 avril 1916 Midi: Apprends par le journal qu'un avion "Boche" abattu à Vauquois par ""Navare"".

Navare Jean: Né le 8 aout 1895 :As de l'aviation Française.Il vole sur Nieuport 11 dit "Bébé". Il compte 12 victoires homologuées et 15 victoires non homologuées. il meurt en 1919 dans un accident lors d'un meeting aérien à Villacoublay.

Soir: Avions "Boches" venus au dessus de nous au travail. Un d'eux très bas.

Samedi 29 avril 1916: Avions volent. Pas de saucisses rapport au vent. Beaucoup de nos "Voisins" et" Farman" volent. Je comprends leur rôle. Dès qu'ils voient avions" Boches",ils font signaux aux artilleurs et règlent leurs tirs, quand à eux ils se tiennent à distance et mitraillent l'ennemi.

Dimanche 30 avril 1916: J'entends un chasse -taubes s'envoler non loin de nous au camp d'aviation. J'entends ensuite un grand bruit de moteur, plusieurs aéros doivent être en l'air en même temps. J'entends canonner, l'idée me vient tout de suite que nous avons affaire à une escadrille. bombardement"Boches". En effet ils se sont glissés, pour la plupart au desus des nuages et ont ainsi passé les lignes, de tous côtés. Ils sont à 2000 m environ. Ils sont très clairs, assez transparent, et la croix de fer, fait une tache noir sous le plan inférieur..

Taube:Avions militaires Allemand mis en service dès 1910 et fabriqués en série en Allemagne dès 1911.Taube qui signifie: (Colombe, à cause de sa forme vue du dessus,ressemblant à une colombe).Ils étaient armés d'une mitrailleuse.Les bombes étaient lâchées à la main .Son rayon d'action était de 140 km et sa vitesse maxi de 100 k/h.La production fut arrêtée à la fin de la guerre

Lundi 1er mai 1916: J'apprends que trois avions de l'escadrille " Boche" furent descendus en repassant les lignes dont deux par "Navare"

                                                      Camp d'aviation, Biplan Farman avarié, 15/03/1916 à Brabant- en- Argonne (Bois Lecomte). Sur le plateau.

15/03/1916

Après midi: Les "Boches" lancent une trentaine de  bombes à côté de Brabant. Quelques-unes n'éclatent pas.

Mardi 2 mai 1916: 11h00. Une escadrille de bombardement composée de plusieurs grands bimoteurs Farmal et Caudron escortés de quelques chasses-taubes se forment au dessus champs d'aviation et part en direction des lignes.

Après midi: Les "boches" tirent sur saucisses de Clermont et celles près de nous inutilement.

Mercredi 3 mai 1916. Après midi. On voit un petit ballon sonde au loin dans les nuages."Farman" tourne 1 heure au dessus aérodrome et bois "Lecomte" et lancent des fusées.

Jeudi 4 mai 1916: Toujours de grand nombres d'avions en l'air.  Depuis leçon de dimanche "Boches" ne se risquent pas à passer les lignes.

Vendredi 5 mai 1916: Après midi Soudain, orage. Une violente bourrasque s'élève, courbant les cimes des arbres. Les aérostiers cherchent à descendre les saucisses, mais malgré leurs efforts, les deux saucisses les plus proches de nous cassent leur câble et s'échappent. C'est la plus proche de nous qui romp son cable la première. La secousse est si violente qu'elle fait trois fois la boucle. L'aéronaute jette des objets volumineux par dessus bord. L'aéronaute se jette en parachute. Terriblement balotté descend dans les lignes.

A peu près au même moment la seconde saucisse s'échappait, la même scène se passait mais malheureusement, les conditions étaient telles, que le parachute ne s'ouvrit pas et le malheureux aéronaute était tué.

Quant au premier, j'ai appris par la suite qu'il avait atteri un peu derrière les lignes, blessé par un éclat d'obus que les "Boches" lui avaient envoyé pendant sa descente. C'était un caporal qui montait pour la première fois dans la saucisse. Nous avons perdu 6 saucisses et les "Boches" autant. La moitié des pilotes furent tués.

Ce Soldat est en fait, Garcia Calderon José :Né à Lima au Pérou le 22/07/1888. Sous lieutenant observateur 1er GA (aérostier) 30e Compagnie d'aérostiers. Décèdé à Brabant- en- Argonne le 5 mai 1916 .   Paris 17ème. Livre d'or de la mairie d'arrondissement.

Le sapeur Beauchemin Camilia Auguste Constant  restera encore quelques temps à Brabant. Ce soldat en plus d'être un passionné d'aviation était aussi un artiste (dessin, sculture). Comme cette pipe scultée pour son copain Maurice "Je lui ai sculté écusson génie et pot de tête, 1916 et "bois le comte". Il aimait aussi travailler à la popote (cuisine) et faire de la musique.

Il mourra par maladie (contractée en service ) à l'hôpital de Troyes le 10 septembre 1917. Il est déclaré mort pour la France.

Ses trois carnets ont été retrouvés dans une grange abandonnée.

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Le Capitaine René Guichard: (Brabant- en -Argonne)20211229 085851

 

Né le 26 octobre 1880 à Brabant-en- Argonne. (décèdé le 20/02/1974) à Sanary/Mer dans le Var.  Il est le fils de Prosper Guichard, menuisier et de Marie Alexine Grandpierre,couturière.

             Il sort de l'école avec son certificat d'étude primaire et devient commis de culture comme beaucoup  de jeunes en milieu rural à cette époque.

             1898 : Il s'engage au 25e Régiment d'artillerie de Châlons sur Marne en novembre . (à18 ans)

             1902 : Rengagé pour 2 ans. 1904 : Rengagé pour 3 ans.  1907: Rengagé pour 1 ans.  1908: Rengagé pour 1 an.

             1908 : Admis à l'école militaire de l'artillerie et du génie à Metz.

             1909: Il est nommé sous- Lieutenant le 29 novembre  au 39e régiment d'artillerie à Mercy les Metz.

             1910: Passe au 60e RA suite à une réorganisation et au 5e RA au court de l'année.

             1911: Il est promu lieutenant le 1 er octobre .

             1913: Il devient élève pilote le 18 novembre 1912 et obtient son brevet de pilote civile en juin 1913 et à l'armée en août 1913

                Ses missions: Il est chargé spécialement du réglage des tirs de l'artillerie. Il a exécuté ces missions avec dévouement et exécuté de nombreux vols au dessus des batteries ennemies avec de jeunes pilotes à dresser à l'observation du tir et a contribué largement à déterminer une méthode de réglage et de liaison qui a donné de nombreux résultats et obtenu la destruction de plusieurs pièces ennemies.Ce qui lui vaut la;

      Citation n° 118 à l'ordre de la 4e armée le 4 décembre 1914)

             1914: Bataille de la Marne du 4 au 11 septembre

      Prévenu que le feu s'est déclaré dans le cantonnement de son escadrille.Il a été gravement brulé aux mains et à la face en pénétrant ^pour la 3 ème fois dans le local incendié pour éteindre le feu .Ce qui lui vaut la:

     ( Citation n° 14 à l'ordre de la 4e armée le 4 décembre 1914.)

             Du 25 juin au 22 octobre 1915; Bataille de la Somme.

             1915: Il est promu Capitaine (détaché aéronautique) en septembre .

             1916Il commande l'escadrille V21 de décembre 1914 à octobre .

    (1)  Il a rendu pendant les opérations des services tout à fait exceptionnels grâce à la compétence et l'énergique impultion de son chef le capitaine Guichard, du courage, de l'audace et du dévouement absolu de tout son personnel. (1) avec son escadrille. Ce qui lui vaut la:

      ( Citation n° 406 à l'ordre de la 4ème l"armée le 25 octobre 1915)

       Après plusieurs affectations, il est nommé adjoint au  Commandant de l'aéronautique au centre d'Autrécourt/Aire dépendant de la 4e armée.

       1918: il est affecté à l"école militaire d'aviation d'Avord (18).

       1919: adjoint au Commandant de .... à Nanterre.

       1920: le 1er avril, il est nommé adjoint au commandement de l'es.A3 à Saint Cyr

       1923: Etat major aviation

       1925: 39e régiment aviation, armée du Levant.

       Officier animé des plus beaux sentiments du devoir .A exécuté tant comme pilote que comme observateur de nombreuses reconnaissances avec des bombardements, revenant parfois avec  un avion en feu . Le 9 mars 1926, au cours d'une liaison avec les troupes à Touiche, a capoté en repartant dans un terrain difficile et a été fortement été contusionné au visage et aux jambes.

       A peine rétabli a assuré la liaison avec la colonne Neluch,dans les conditions les meilleurs et continuà donner le plus bel exemple à ses équipages .Ce qui lui vaut;

       ( Citation n° 573 à l'ordre de l'armée le 25 avril 1926.)

       1927: Chef de bataillon

       1929: Citation à l'ordre de la brigade

       1930: Il embarque sur le "Pierre Loti".

                 1932: Promu Lt ColonelCapture d ecran 2023 12 10 090121

Photo de René Guichard

Ses décorations:

                      1915: Le 4 juillet Chevalier de la Légion d'honneur.

                      1928: Officier de la Légion d'honneur .      

                      1955: Commandeur de la Légion d'honneur.

                      Croix de guerre 14/18 avec 4 citations.

                      Croix de guerre de Belgique.

                      Chevalier de Saint Maurice et Lazare.

                      Officier de Nicham Iftikhar (ordre tunisien ).

                      Couronne d'Italie.

                      Officier de Ouissam (Maroc).

                     1929: Médaille d'honneur argent du Mérite libanais avec palme (délivrée par le Président de la République du Liban.)

                     1940:  Réfugié BLIDA avec sa famille .(Algérie)   

                     1941: Membre du comité provincial de la légion francaise des combatants à ALGER.

                     1942: Directeur du centre de coordination des prisonniers de guerre à ALGER du secours nationnal à ALGER

                     1942-1943:Déléguer puis directeur du bureau de la délégation régional du secours national à Alger

                     1944 (septembre) :Vice président du comité d'action sociale alsacien et lorrain à ALGER.

                     1945: Rapatrié par avion le 14 juillet.

                     1945 à 1947: A Versailles, inspecteur de l'entraide française à Paris.

          Il prend sa retraite bien méritée et part s'installer au Danemark; pays de son épouse.

          Passionné d'histoire, il devient historien et écrit plusieurs livres sur: "Le peuple Burgonde. Les vikings. La mythologie scandinave , aux éditions A et Jean Picard.

          Il meurt à Sanary/Mer le 20 février 1974.

 

      

 

En cantonnement

 

20210912 101908 2Poilu 4 guitoune                                                                                                                 dessins de poilu

 

Voici des extraits d'un carnet de campagne du soldat Pierre Numa Louis Bonnet soldat du 328e RI, Pendant son cantonnement de repos à Brabant- en- Argonne après son séjour dans les tranchées . (merci à ses descendants)

Mercredi 10 octobre 1917: 18 H00. Nous voici après la soupe du soir et dès que j'aurai écrit ces quelques lignes, J'irai me coucher .

Cette journée a été exclusivement réservée au nettoyage et aussi à notre installation au cantonnement. Pour ce qui est du nettoyage, rien n'a été oublié. Pour ma part, douche, changement de linge,"aussi les totos ne me démangent t-ils plus jusqu'à leur prochain retour", toilette des cheveux, de la barbe, des moustaches, des ongles etc...

Puis enfin grand nettoyage de nos effets recouverts de boue. Nous avons repris une figure humaine. Nous sommes propres et nous nous en sentons bien plus heureux.

20210912 101522 1                                                                                                                      dessin de poilu 1915

 

Jeudi 11 octobre 1917: 13 h00: Je pense que les 15 jours que nous allons passer ici vont être agréables, d'autant que le cantonnement est confortable. Chacun a sa couchette, ce qui est heureux.

Mais pour aussi bien que je sois ici, le charme de Brabant ne me retiendra pas le 13 si on m'offre une permission. Là, je me passerais encore mieux du séjour en ligne.

A propos de ce séjour aux tranchées, je me serais bien passé de ce mauvais temps qui est cause que presque  tous les travaux faits au point du vue des tranchées et des boyaux. Tous sont à refaire. Et celà pourquoi? Parce que l'on ne sait pas tirer des erreurs du passé. Ainsi on sait très bien que quand il pleut, la pluie transforme les boyaux et les tranchées en de véritables fossés d'eau et de boue oú on rentre parfois jusqu'au ventre.

Pourquoi ne pas mettre des claies en bois et du grillage appliqué contre les parois qui retiendraient la terre et empêcheraient les éboulements? Pourquoi tous les 50 mètres, ne pas faire des grands puits où l'eau s'écoulerait? Et ainsi on éviterait la boue ce qui influe énormément sur le moral des poilus.

Vendredi 12 octobre 1917: Le temps est resté mauvais jusqu'au soir et j'ai employé une bonne partie de la journée à écrire. On a distribué ce soir en plus du ravitaillement, un litre de vin rouge par personne, qu'on a naturellement payé. On a distribué aussi une 2ème couverture par homme et des effets. J'ai réussi à avoir une paire de baudes molletières et une paire de pantalons, car ceux que j'avais touché il y a 15 jours à Lavoye, ne valaient déjà plus rien. Ils craquaient de partout. Demain on enterre le Général Chales à Rarécourt et la musique de notre régiment va lui rendre un dernier honneur. Nous allons changer de division:(c'est à la 52 ème que nous passerons.)

samedi 13 octobre 1917: 20h00 Maintenant une chose vraiment importante, c'est qu'à 8 copains, nous avons décidé de faire la fête demain. A cet effet, chacun de nous a sorti un petit billet bleu, et malgré la pluie, Sommes allés ce soir à Auzéville à la "coopé" pour faire de nombreuses emplettes. Ce qui fait que demain, on mangera bien et on rira.

Ce soir distribution d'effets: tricot, gants, chausettes, cache nez, caleçon et aussi une peau de mouton.

Dimanche 14 octobre 1917: 18h30: Voici une journée que je peux marquer d'une croix, car sans qu'il ne se soit passé rien de bien extraordinaire, elle a été charmante.

Notre petit" gueuleton", comme on dit ci, en a été le bouquet. L'on a bien mangé (beurre, saucisson, saumon, lapin en civet, fruits confits, gâteau). On a aussi bien bu (pinard ordinaire et du fin. Chacun a eu toute sa lucidité d'esprit pour comprendre, losque on est venu nous chercher pour éplucher les patates, qu'il fallut y aller. Ce fut fût embêtant car on se préparait à chanter chacun son petit morceau. Aussi c'est en chantant que nous avons fait les épluchures. Ce travail fini, nous sommes revenus à notre cantonnement et nous avons joué à la manille.

Lundi 15 octobre 1917: on part  demain pour aller à pied jusqu'à Lavoye où on doit dit-on embarquer en auto après demain, direction St Mihiel.

Ce matin, je suis allé visiter l'église de ce village. Elle n'est pas du tout abimée, Chose étonante, car elle est encore bien prêt du front. Je suis même monté jusqu'au clocher. Nous voici après la soupe du matin et on doit se préparer pour une revue qui va avoir lieu à 15 h en tenue complète de départ.

Mardi 16 octobre :7 h00 J'ai bien dormi, tout est prêt. On part à 8h00

Moulin 5 04 17                                                                   Le moulin de Brabant le 5.04.1917, photo d'imagesdefense.gouv.fr

 

Dessin2a

 

 

Petit extrait du journal de campagne du caporal Jules Albert Frottier aux 41e et 70e Territoriale

(carnet n° 6)

Le jour de la Pentecôte. 27/05/1917 Brabant en Argonne

"Nous allons Mr Danjou et moi, faire passer des hommes à la CM1, et deux détachements cantonnés à Brabant en Argonne enfermés dans la chambre à gaz (d'exercice) .

C'est moi qui tire le pistolet (de gaz). Mr Danjou préfère me laisser faire ça, car lui s'émotionne beaucoup"

(Exercice qui consiste à conserver le masque pendant une heure. C'est un exercice assez pénible qui cause, à la plupart, un fort mal de tête)20210912 101745 2                                                                                                                        Dessin de poilu

Le camp Mougin

Le camp Demougin ou De Mougin: Est un camp qui partait de Brabant et allait jusqu'à Parois sur tout le flan gauche de la route.

Plan camp

Exercice de signalisation camp de Mougin, photo de Lucien Cottet

Vue du train reglementaire camps mougin brabantVue du train régimentaire Camp de Mougin, photo de Lucien Cottet

Camp mougin signalisation a la lanterne

Camp Mougin, signalisation à la lanterne, Photo de Lucien Cottet

 

Camp mougin cabane de cem du regiment lucien collet

Camp Mougin, Cabane du CEM du régiment, photo de Lucien Cottet

                   Brabant- en- Argonne: Anecdote; Le 3 aout 1917,un incident vient d'entacher le 18e B T.C (bataillon de chasseurs à pied);voici les faits: le bataillon ayant reçu l'ordre de se préparer à monter en ligne le soir même, 150 chasseurs échappent à la vigilance de leurs gradés. Ils se portent dans la direction du camp des Fouchères, avec l'intention de faire monter en secteur à leur place, un bataillon du 86e RI qui n'a pas encore marché. Dès qu'is sont prévenus, les officiers du bataillon rejoignent les coupables et les forcent à revenir en ligne. A la suite de cet incident, un conseil de guerre sanctionne les chasseurs et les gradés qui ont pris part au mouvement.

 Carnet n°1, Le 208e régiment d'infanterie au Vauquois (Meuse) en 1915 Archives de La Contemporaine Nanterre

Camp mougin juin1915baraque des officiers

Camp Mougin juin 1915 Baraque des officiers, Collection La Contemporaine, Nanterre

Juin 1915 campmougin cuisine roulante baraques camoufflees

Juin 1915, Camp Mougin, cuisine roulante et baraques camouflées, collection la Contemporaine, Nanterre

Mai 1915 gare de decauville rdv de chasse

Camp Mougin Gare de Decauville, au rdv de chasse, collection la Contemporaine, Nanterre

Campmougin mai1915 docteur mougels

Camp Mougin Docteur Mougels, mai 1915, collection la Contemporaine, Nanterre

Camp mougin les anemones mai 1915

Camp Mougin, les Anémones, mai 1915, collection la Contemporaine, Nanterre

Camp mougin juillet 1915 salle des douches

Camp Mougin Juillet 1915, salle des douches, collection la Contemporaine, Nanterre

Camp mougin incendie d une baraque par les boches

Camp Mougin, Incendie d'une baraque par le boches, collection la Contemporaine, Nanterre

Barricade avril 1915 la sieste aux 3 moineaux

Barricade, avril 1915 Camp Mougin, la sieste aux 3 moineaux, collection la Contemporaine, Nanterre

Camp mougin juillet 1915 messe

Camp Mougin juillet 1915 la messe par l'aumonier, collection la Contemporaine, Nanterre

Juillet 1915 camp mougin la messe par l aumonier

Camp Mougin juillet 1915 la messe par l'aumonier, collection la Contemporaine, Nanterre

Fairise commandant gillet et pegard camp mougin mai 1915

Camp Mougin, Fairise-Commandant Gillet et Pegard -camp mougin mai 1915

 

 

 

 

 

1918, les américains

L'offensive américaine a eu lieu en Argonne dès septembre 1918. Cette opération contribua à la défaite allemande et à la signature de l'armistice le 11 novembre 1918.

Le 5 è corps de l'armée américaine établit son siège à Brabant en Argonne le 26 septembre 1918.

La 37e division y établit son 145e et 147e hôpital de campagne.

 

Photographie en noir et blanc imprimee sur papier legende tapee en dessous la legende se lit comme suit le batiment du centre a ete utilise par les 145e et 147e hopitaux de campagn

Photographie en noir et blanc imprimée sur papier ; légende tapée en dessous. La légende se lit comme suit :

"Le bâtiment du centre a été utilisé par les 145e et 147e hôpitaux de campagne, Brabant, pendant la campagne d'Argonne. 2300 blessés de la 37e division sont passés par cette station."

(il s'agit de la 37e division de l'armée américaine). 

 

Beaucoup de soldats américains sont décédés lors de l'offensive Meuse-Argonne. Le capitaine Harry Ingersoll  a été enterré au cimetière de Brabant dans un premier temps.

En mémoire de leur fils et des autres soldats tués, ses parents ont fait construire une tour calquée sur le clocher de l'église de Brabant. 

On peut voir cette tour aux Etats Unis en Pennsylvanie au 1001 Brochet Delkab à Gwynedd.

Tour usa copieTour usa pennsylvanie

Listes des soldats morts à Brabant

Liste des soldats morts à Brabant- en -Argonne pendant la guerre 14/18

Agostini Paulin     né le 20/2/1892: Soldat du 163e RI mort à Brabant le 10/04/1916   Ambulance 16/5

Arnoult Léon Gabriel     né le 18/301894: Soldat du 91e RI mort à Brabant le 29/03/1916 Ambulance 16/5

Béchu Jean Adolphe     né le 17/10/1878: Sapeur du 7e RG mort à Brabant le 22/8/1918   (suicide)

Bellanger Robert André     né le 27/02/1896 :Soldat du 31e RI mort à Brabant le 12/04/1916

Bolc'h Corentin     né le 27/05/1879: Soldat du 35e RIT mort à Brabant le 05/08/1916

Bouffard Emile Alphonse     né le 27/01/1885: Artificier du 82e RALT (Tracteur) mort à Brabant le 03/04/1916 Ambulance 16/5

Boutet Félix Sébastien     né le 17/01/1883: Soldat au 48e RI mort à Brabant le 22/03/1916

Brochet Edmont Jules     né le 20/11/1871: Soldat du 35e RIT mort à Brabant le 25/08/1916

Buhour Eugène Victor     né le 2/11/1887: Soldat du 91e RI mort à Brabant le 22/11/1916 Ambulance 16/5

Camuzaux Marceau Oscar Edmont René     né le 2/03/1889: Canonnier conducteur 46e RAC (campagne) mort à Brabant le 13/07/1917

Castelain Arthur Jean Baptiste     né le 26/08/1896: Soldat du 131e RI mort à Brabant le 2/04/1916.

Chanoisa Emile Joseph     Soldat au 31e RI. 2 ème compagnie de mitrailleuses. Né le 23/01/1893. Mort à Brabant le 16/03/1916.

Delbois Henri Soldat :Soldat du 151 ème RI .Né le 06/04/1885. Mort à Brabant le 17/09/1914

Demolliens Louis Jules Soldat du 35e RI .Né le 18/01/1872. Mort à Brabant le 05/08/1916.

Desvignes Claude Marie     Capitaine -157 ème RZ .Né le 20/04/1894. Mort à Brabant le 01/04/1916.

Dutour Auguste Sergent    -2 ème RZ .Né le 20/04/1894. Mort à Brabant le 12/05/1916.

Flammand Paul     né le 06/01/1894:Soldat du 31 ème RI mort à Brabant le 14/03/1916.

Garcia Caldéron José     né le 22/07/1898 à Lima au Pérou: S/ Lieutenant observateur GA (aérostation) 30ème compagnie d'aérostiers. Mort à Brabant le 5/05/1916.

Goutieras Pierre     né le 7/03/1887: Soldat du 211ème RI mort à Brabant le 20/09/1914.

Grinda André Constantin     né le 6/09/1884: 168ème RI mort à Brabant le 10/04/1916. Ambulance 16/5

Guglieri Louis Jules  Dominique     né le 13/08/1882: Soldat du 31ème RI mort à Brabant le 03/05/04/1916 Ambulance 16/5

Guillin Augustin Louis     né le ...................:Soldat du 91 ème RI mort à Brabant le 27/03/1916. Ambulance 16/5

Henno Léon Joseph     né le 11/03/1885 :Soldat du 151 ème RI mort à Brabant le 03/01/1916.

Hinault Maturin Louis Marie     né le 14/07/1893 :Soldat du 71 ème RI mort à Brabant le 28/03/1916. Ambulance 16/5.

Hourdequin Léon     né le 05/11/1882. Soldat du 162 ème RI mort à Brabant le 05/06/1915.

Jaclin Georges Sylvain     né le 03/12/1893. Soldat du 46 ème RI mort à Brabant le 30/03/1916 Ambulance 16/5.

Juteau Léon     né le 12/11/1886. Soldat du 206 ème RI mort à Brabant le 23/07/1916 .

Kérambrin Pierre Marie     Né le 21/10/1889 Soldat du 48 ème RI mort à Brabant le 04/04/1916. Ambulance 16/5

Kébrat Hervé     né le 23/01/1878 Soldat du 351 ème RI mort à Brabant le 05/04/1915 

Lecastatard Emile Alfred Fredéric.    Chasseur au 8ème RCC né le 20/01/1891. Mort à Brabant le 04/09 1914

Leclercq Georges Julien Ernest     Né le 11/12/1889. Caporal au 161 ème RI. Mort à Brabant le 23/01/1915

Lefrancq Pierre André.     Soldat du 15e RI /04/1887. Mort à Brabant le 20/09/1914

Lereau Charles Ernest Albert.    Soldat du 29e RIT. Né le 20/08/1878. Mort à Brabant le 11/0/1916

Huissier Charles Ernest Albert.    Soldat au 330e RI. 20ème Compagnie. Né le 25/12/1884 Mort à Brabant le 07/09/1914

Madec François.     Soldat au 48e RI Né le 20/03/1894. Mort à Brabant le 30/03/1916

Maisonneuve Emile     Brigadier -8e  RAP (peed) Né le 05/06/1879. Mort à Brabant le 20/03/1916.

Micol Louis Paul Marie     Caporal -19e BCP Né le 06/01/1890 Mort à Brabant le 18/09/1915

Monceyron Martial.    Soldat du 35e RIT. Né le 06/09/1873 Mort à Brabant le 25/08/1916

Moreul Alphonse     Soldat du 71e RI. Né le 13/08/1883 Mort à Brabant le 28/03/1916. Ambulance 16/5

Moulins André Emmanuel.     Soldat -165e RI.Né le 25/06/1893. Mort à Brabant le 15/01/1915.

Nardot Lucien Maurice.     Soldat du 48e RI. Né le 12/06/1893. Mort à Brabant le 29/03/1916.

Nicolas Yves Marie.     Soldat du 48e RI. Né le 20/02/1892 à Kerpet (22). Mort à Brabant le 31/03/1916.

Nicoleau Anatole Henri Octave.     Soldat au 120e RI.  Né le 07/08/1884. Mort à Brabant le 25/01/1918.

Nollot André Alphonse.     Caporal au 46e . Né le 06/08/1891 Mort et enterré à Brabant le 20/03/1916. Ambulance 16/5

Oudart Arthur Cyrille     du 48e RI .Né le 07/07/1894. Mort à Brabant le 30/03/1916. Ambulance 16/5

Parmentier Emile Léon     du 165e RI. Né le 29/09/1894 Mort à Brabant le 15/01/1915.

Planque Henri.     Soldat du 351e RI. Né le 27/10/1887.

Pouvreau Emiile Désiré.     Soldat du 246e RI .Né le 02/06/1879. Mort à Brabant le 26/12/1916.

Quignaux Georges Léon Edmond     Soldat du 331e RI.Né le 07/05/1875. Mort à Brabant le 26/03/1916.

Raynaud Lucien Frédéric Joseph     Aspirant -13e Régiment d'artillerie. Né le 06/07/1896. Mort à Brabant le 20/03/1915 ( 18 ans et 8 mois).

Roudouleusse  Albin Henri Marius Sébastien.     Canonnier -46e RAC (campagne) Né le 15/08/1892. Mort à Brabant le 24/03/1916. Ambulance 16.

Roumeaux Antoine.     Canonnier au 85e RTL (Tracteur). Né le 21/02/1875. Mort à Brabant le 07/04/1916. Ambulance 16

Salvarelli Antoine.     Jean Soldat du 31e RI. Né le 28/06/1893. Mort à Brabant le 18/03/1916.Ambulance 16/5

Sarcal Désir Henri.     Soldat du 46e RI .Né le 08/12/1889. Mort à Brabant le 10/04/1916.Ambulance 16/5

Verghote Etienne Joseph.     Soldat au 151e RI. Né le 06/10/1882. Mort à Brabant le 17/09/1914.

Viaux Louis.     Canonnier au 85e RALT Né le 19/10/1879. Mort et enterré à Brabant le 20/03/1916. Ambulance 16/5Tombes

L'après guerre...

Village 1919                                                                                               Le village en 1919

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AfficheAvant le retour des habitants des villes et villages, les quakers de la société des amis commence la reconstruction et le travail des champs. 

Traduction: Amis et secours des victimes de guerre  / En 1918, les quakers ont replanté, ont restauré les terres agricoles et ont réparé les maisons à Brabant en Argonne

 

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